Verviers/Eupen: le front commun syndical en action dès la semaine prochaine.
« Gouvernement et grand patronat, ce sont un peu des jihadistes!… ils font sauter tous les dossiers sans concertation« . Denis Gobert, le président de la CSC de l’arrondissement de Verviers n’a pas de mots assez durs pour dénoncer la politique gouvernementale. Si la CSC a approuvé à une faible majorité l’accord interprofessionnel, en région verviétoise et en communauté germanophone, il en a été tout autrement. Il a été rejeté à la quasi unanimité, rappelle le syndicat chrétien. CSC et FGTB ont d’ailleurs tenu à réaffirmer la solidité du front commun syndical pour défendre l’indexation des salaires, revendiquer une taxation plus juste, sauvegarder les services publics et éviter les restrictions en matière de prépensions.
Les raisons de la colère
Pour le front commun syndical, il est impossible d’avoir une paix sociale quand les citoyens subissent des attaques telles qu’ils n’en ont plus connu depuis les années 80. « Nous sommes face à un gouvernement qui fait tout pour vider les poches du travailleur, qu’il ait un emploi ou non, pour transférer cet argent dans les poches du capital et je parle carrément de lutte de classes parce qu’on se sent vraiment catapulté 30 ans en arrière. Et quand je parle du capital , je ne vise pas les petites PME ou les petits indépendants mais bien les richards« , explique Bernd Despineux, le secrétaire fédéral de la CSC en ajoutant « si on réduit le pouvoir d’achat, les gens ne feront plus les petits achats un peu plus de luxe comme un article moins utile en librairie, un pain plus artisanal etc. Les petites entreprises et les commerçants vont vite en souffrir, ils s’en rendent compte ». Bernd Despineux met aussi en garde le gouvernement en rappelant que fiscalement un index est aussi important puisque plus le salaire est important, plus la partie imposable est importante aussi : « Le gouvernement se tire une balle dans le pied« .
A la FGTB, on reprend les mêmes arguments et on ne veut plus entendre parler de nécessaires économies pour la survie des entreprises « si on regarde les comptes des entreprises publiés à la Banque nationale, on se rend compte que la crise, c’est terminé. En 2013, les entreprises ont réalisé des profits identiques à ceux de 2007 donc d’avant la crise. Qu’on arrête de parler de crise, de choyer les entreprises, de leur faire un cadeau de plus de 2 milliards sans aucune contrepartie », précise Daniel Richard, secrétaire interprofessionnel de la FGTB, « 21% des entreprises de l’arrondissement de Verviers ont distribué plus de dividende en 2013 que ce qu’elles ont réalisé comme bénéfice. Elles vident les trésoreries ou elles s’endettent pour rémunérer le capital qui en plus se situe souvent à l’étranger. Elles ne réinvestissent pas. Aucun patron ne promet d’engager en échange de ce saut d’index ».
Plan d’actions
FGTB et CSC de l’arrondissement de Verviers participeront aux actions décidées au niveau fédéral. Ce sera le cas le 11 mars avec un grand rassemblement de militants à Bruxelles. Le front commun syndical a également décider d’envoyer un courrier à tous les patrons d’entreprises et responsables d’administrations dans l’arrondissement pour les informer des mesures et voir quelle est leur position « beaucoup d’entre eux ne se retrouvent pas dans les mesures décidées par le gouvernement », expliquent les syndicats. Dans ce courrier, les syndicats annonceront aussi que des assemblées seront organisées un peu partout dans la région. « Des assemblées du personnel partout où nous sommes représentés et avec arrêt de travail », ajoute le front commun.
Chaque mercredi, il y aura aussi, sur le temps de midi, un rassemblement symbolique soit à Eupen (le premier mercredi du mois face au siège du PFF (les libéraux germanophones) soit à Verviers (place verte). Des actions qui ne sont qu’un début car pour le front commun syndical, c’est clair « si nous ne sommes pas entendus, on n’exclut pas une nouvelle grève générale ».
Françoise Dubois.